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 Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal

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Sleïlo
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Sleïlo


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MessageSujet: Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal   Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal EmptyVen 14 Juil - 16:40

Ce dernier tome conclu cette série (géniale Wink ) de Pierre Grimbert.

Résumé :
Le monde des hommes et des dieux n’a plus que quelques jours avant de revêtir un nouvel aspect. Et ce dernier menace d’être bien cruel… Alors que les anciennes religions sont fragilisées par la destruction de leurs temples, l’Ancien culte continue à se répandre comme la peste dans l’ensemble des Hauts-Royaumes. L’Âge d'Ys promis par les doyens de Dara a-t-il la moindre chance de connaître son avènement ? Oui, si l’Adversaire parvient à défaire le dernier-né de Karu… Mais les héritiers ne s’attendaient pas à devoir contrer un plan si ambitieux. Sombre et ses alliés semblent déjà proches de la victoire, alors que la poignée de fugitifs maudits par le destin cherche toujours un moyen de lui faire face, entre les jardins du Jal et le pays wallatte… Qui sera finalement l’élu annoncé par les Ondines? Quels tourments devra-t-il endurer ? Aucun n’espère jouer ce rôle, tout en s’y préparant.… Cela sera-t-il suffisant?


Et voici aussi les premières pages disponibles sur : [url]http://perso.orange.fr/ed-octobre/sang%20du%20Jal.pdf [/url]

Et voila en prime la couverture :
Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal 15-Ji5
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Lessien
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Lessien


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MessageSujet: Re: Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal   Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal EmptySam 22 Juil - 15:58

Completement genial la fin et super inatendu je n'auré jamais pensé que c'été ce perso l'adversaire!!!!!!! Vraiment transcendant! Seul bémol autant d'aventure alors que la solution été la depuis le debut dans la bouche d'euridis!!!! L'age d'ys....
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Hébus
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Hébus


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MessageSujet: Re: Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal   Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal EmptySam 9 Sep - 12:31

Ma soeur l'a emporter a marseille je ne peux donc pas le lire! Crying or Very sad Rolling Eyes Laughing
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Lessien
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Lessien


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MessageSujet: Re: Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal   Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal EmptyVen 15 Sep - 10:13

Je vais essayé de penser a te le ramener, je te promet rien...
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Sleïlo
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MessageSujet: Re: Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal   Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal EmptyDim 24 Sep - 22:48

Bon je vous donnerais mon avis la semaine prochaine. Maintenant que je l'ai, je vais le dévoré ^^
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Lessien
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Lessien


Féminin
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MessageSujet: Re: Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal   Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal EmptyMer 29 Nov - 21:28

Un extrait offert par les éditions octobre c'est super simpa de leur part!!

JE M’APPELLE YAN. Yan d’Eza, selon les lois du Matriarcat, qui
retiennent le nom du village natal en l’absence d’autre patronyme
familial connu. Mais aussi Yan le Curieux, sobriquet marquant plus
ou moins officiellement ma qualité de magicien. Pourtant, je n’avais
pas fait usage de ma Volonté depuis plus de vingt ans. Depuis cette
fois où mes amis et moi avions affronté Saat.
Cette nuit-là, contraint de fuir le sorcier qui prenait possession
de mon corps, j’étais descendu dans le Mausolée de Sombre. Un
labyrinthe de ténèbres et de puanteur, bâti dans le seul but de donner
au monstre un terrain de jeu à la hauteur de sa cruauté. Et le
démon était venu à ma rencontre, de manière brutale, ainsi qu’il fallait
s’y attendre… Jouant avec moi comme un chat le fait avec une
souris ; me frappant de griffes qu’il déployait en nombre, sans même
me laisser l’occasion de l’entrevoir. J’aurais pu y perdre la vie ; mais
le dernier-né de Karu finit malgré tout par écouter mon message.
Par ma bouche, puis en fouillant mon esprit, il découvrit enfin la
vérité sur celui qu’il considérait à tort comme son père, son frère,
son ami enfin. Et dès lors, il refusa son soutien à Saat, condamnant
la liche qu’était devenu le Goranais à une mort certaine…
Sombre lui-même disparut dans les profondeurs de son repaire,
me laissant assourdi par ses cris de colère et de souffrance. Après
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quelques décilles, j’avais rassemblé assez de forces pour me traîner
moi-même hors du labyrinthe, redoutant à chaque nouveau pas de
sentir l’haleine chaude du monstre sur ma nuque. Cela n’arriva
pas, pourtant, et je finis par me retrouver sous le ciel étoilé du pays
wallatte, dans l’épilogue de la bataille entre les clans arques et les
armées du sorcier… Il me fallut peu de temps pour retrouver mes
amis, vivants, malgré leurs profondes blessures. Le soulagement
que je ressentis alors effaça toutes les épreuves que nous avions pu
endurer !
Saat était bel et bien mort, me confirmèrent-ils. Abattu de la
main même de ma précieuse Léti, pour laquelle j’avais accompagné
les héritiers dans leur quête… Notre périple semblait enfin achevé.
Pourtant, mon regard se retournait inlassablement sur le Mausolée,
où le plus redoutable des démons ruminait une frustration dont on
ne pouvait qu’imaginer l’ampleur. Non, cela n’était sûrement pas
terminé, songeais-je malgré mon désir du contraire. Je n’eus pourtant
le coeur de m’en ouvrir à mes amis, pendant les quelques
décades de douce euphorie qui suivirent ces temps troublés. Ni même
plus tard, alors que le monstre ne manifestait aucun signe de son
courroux, et que je développais l’espoir de ne plus jamais en
entendre parler…
C’est à la naissance de mon fils, Cael, que mes inquiétudes
revinrent en force.
Pas le jour même, bien sûr. Raisonnable de nature, je ne m’alarmai
pas aux premiers pleurs de notre bébé… C’est en constatant que
rien ni personne ne parvenait à l’apaiser que Léti et moi avons commencé
à nous faire du souci. Et, après nous être assurés qu’il mangeait
à sa faim, qu’il ne montrait aucune souffrance physique particulière,
et qu’il n’était pas incommodé par un quelconque élément de son
environnement, nous avons commencé à chercher d’autres explications.
En nous souvenant que le petit Cael descendait, par sa mère,
d’une lignée très particulière : celle des héritiers de Ji…
Faute de meilleure solution, nous avions placé le gwelom de Léti
sur la poitrine hurlante de notre premier-né.
Et il s’était calmé, instantanément.
À notre soulagement de l’instant se mêla, très vite, l’angoisse de
revivre tout ce que nous avions enduré pour vaincre Saat et retrouver
10
Pierre Grimbert
la paix… Ainsi, dieux et démons ne nous avaient pas oubliés.
Quelles que soient les intentions de Celui qui avait hanté Cael, il
s’agissait d’un éternel, repoussé uniquement grâce au pouvoir de la
pierre de Dara. Et nous ignorions pour combien de temps.
Les années passèrent, pourtant, charriant avec elles leur lot de
joies et de préoccupations. Notre fils grandissait de la meilleure
façon, se montrant aimant, d’esprit vif et de bonne constitution. En
revanche, il était parfois sujet à des accès de colère dont lui-même ne
gardait aucun souvenir… Grigán, la tante Corenn et moi évoquions
rarement le sujet, mais nous avions deviné que ces crises de violence
étaient la conséquence de cette influence divine des premiers jours.
Et le coupable ne pouvait qu’être Sombre, même si Léti poussait les
hauts cris dès que cette idée était seulement suggérée par l’un
d’entre nous.
Il nous arrivait d’en discuter, pourtant. Avec toute la gravité
nécessaire. Lorsque le petit groupe d’autrefois se réunissait, le plus
souvent à Lorelia, dans le manoir du duc qu’était devenu Reyan…
Alors, nous évoquions toutes les choses dont nous avions été
témoins ou acteurs ; celles auxquelles on faisait d’ordinaire allusion
d’un simple regard entendu. Et pendant que nous chuchotions les
noms de Saat et de son démon, que nous méditions sur l’identité de
l’Adversaire, sur l’Âge d’Ys, et sur les portes menant au Jal, nos
enfants respectifs s’amusaient dans le jardin ou la pièce voisine…
La meilleure décision que nous ayons prise, à ces occasions, était
de convenir d’un lieu de rendez-vous secret. Comme si nous pressentions
que cela devait à l’avenir bouleverser le cours des choses…
et sans pouvoir croire, malgré tout, qu’il nous arriverait de
connaître encore une vie de fugitif.
Nous n’imaginions pas non plus que seuls nos enfants se
retrouveraient sur la place des Repentis, en compagnie d’un Bowbaq
désarmé devant les événements.
Pas plus que nous nous attendions à être un jour enlevés par
une magie d’une incroyable puissance, pour nous voir ensuite retenus
prisonniers au Jal’dara…
+ + +
11
le Sang du Jal
La deuxième charge fut plus violente encore que la première.
Une nouvelle fois, les troupes goranaises avaient brisé
leur bel agencement pour se lancer à l’assaut des murailles de
la cité… Contemplant la scène, le jeune capitaine qu’était
Paulus ne put s’empêcher de frissonner. Ils n’arriveraient peutêtre
pas à repousser l’attaque, cette fois.
— Tirez ! hurla-t-il par-dessus le vacarme, d’une voix où
pointait la panique.
Lui-même banda son arc pour lâcher un premier trait
dans le ciel gris de l’Empire, en direction de la masse
grouillante qui fondait sur eux. Il avait déjà fait s’envoler deux
autres flèches que le moins maladroit de ses hommes décochait
seulement son premier tir… Ils sont trop inexpérimentés,
songea-t-il pour la centième fois depuis le début de la campagne.
La moitié d’entre eux sortaient tout juste de l’adolescence
; et les autres s’étaient engagés pour des raisons plus
mauvaises les unes que les autres… Soif de pillage et de butin,
désir de fuir un quotidien misérable, haine irraisonnée de
l’étranger, ou tout autre expression de l’égoïsme humain…
Cela n’avait guère d’importance, en réalité. Ne restait qu’une
évidence : ces Loreliens n’étaient pas faits pour la guerre.
— Plus vite ! exhortait leur capitaine, avec un sentiment
d’impuissance grandissant.
Face à la horde de soldats qui accouraient, les compagnies
d’archers représentaient la seule manière de contenir un tant
soit peu l’assaut. Les rares balistes qui avaient résisté à la prise
de la ville étaient trop longues à recharger, et l’on n’avait pas
eu le temps de retirer le comble des fossés, ni de redresser les
barres. Ainsi, on espérait que chaque flèche toucherait une
cible, réduisant d’une petite unité les milliers de Goranais qui
voulaient reprendre leur cité… et qui finirait par y parvenir, à
n’en pas douter.
Paulus aurait voulu se trouver ailleurs, très loin de
l’Empire où ils avaient eu l’audace de s’aventurer. Alors que
la mort glissait vers lui, sous la forme d’une marée d’acier
hérissée de glaives, il regretta de ne pas avoir déserté quand il
en avait encore l’occasion. Quand son commandant, lui-même
12
Pierre Grimbert
contraint par les généraux, avait lancé cet assaut contre une
bourgade du sud de Partacle… La ville avait été prise, certes,
mais quels avantages, quelle gloire en retirer ? Comme un peu
partout aux frontières, les Loreliens avaient profité de l’effet
de surprise, mais les Goranais n’avaient guère mis de temps à
réagir et faire s’ébranler leurs innombrables armées. Et, à
chaque jour qui passait, on recevait de tous les fronts des nouvelles
de plus en plus mauvaises…
L’ennemi était désormais assez proche pour tenter de l’atteindre
en tirs directs. Plutôt que de laisser ses traits terminer
leur course au hasard des paraboles, le jeune capitaine commença
donc à ajuster ses cibles… À vrai dire, elles étaient si
nombreuses qu’il lui était impossible de ne pas faire mouche,
même en cas de maladresse. En bon officier, il demanda à ses
hommes de concentrer leurs efforts sur les porteurs
d’échelles, de mâts et de grappins de toutes sortes ; tous objets
identiques à ceux qu’ils avaient eux-mêmes utilisés à la
décade précédente ! Beaucoup de Goranais tombaient sous les
flèches qui se glissaient dans leurs visières, ou perçaient des
armures trop fines, mais il était toujours autant de mains pour
ramasser l’équipement et l’approcher plus près des modestes
murailles…
Une autre clameur s’éleva soudain depuis l’intérieur de la
ville ; plus exactement depuis le temple de Mishra, où l’on
avait reclus les citadins survivants de la première bataille.
Paulus ne voulait s’accorder qu’un instant de distraction, un
simple regard, mais ce qu’il découvrit le pétrifia dans une
expression d’une profonde gravité.
Les civils goranais avaient brisé les portes de leur prison,
et ils se répandaient dans les rues en attaquant les Loreliens
comme une meute de chiens affamés !
Il fallut un moment au capitaine pour s’arracher au spectacle
horrible de ces lynchages, mais il retrouva une certaine
lucidité en voyant quelques-uns des citadins s’avancer en direction
des lourdes portes de la ville. Il devait les en empêcher à
tout prix ; même si cela ne retardait la défaite que de quelques
décans ! Il fallait caresser l’espoir d’un renfort inattendu ; c’était
13
le Sang du Jal
la seule manière de ne pas succomber au découragement, de
ne pas se jeter la tête première au bas des murailles, pour en
finir plus vite… Alors, avec un goût amer en bouche, il
ordonna à ses archers de pivoter et de choisir désormais leurs
cibles parmi les civils.
Lui-même lança trait après trait, en essayant de ne pas
penser que ces hommes et femmes tentaient simplement de
regagner leur liberté. Il s’efforçait d’oublier la sombre réalité :
les Loreliens étaient les envahisseurs, et ces pauvres gens, des
victimes… En revanche, il ne pouvait s’empêcher de juger la
reine Agénor pour ses erreurs. Ces dernières allaient coûter la
vie à des milliers et des milliers de personnes. Cette guerre
contre Goran n’était pas une bonne croisade. Même si
l’Empire se révélait effectivement coupable de l’assassinat des
héritiers du trône, une telle campagne n’avait pas lieu d’être :
elle était vouée à l’échec, dès le départ. Les généraux avaient
certainement prévenu la reine ; ils avaient dû la mettre en
garde contre les dangers de ses appels à la mobilisation,
contre la précipitation… Elle n’avait rien écouté, probablement
aveuglée par le deuil de son frère et de ses neveux. Et
ainsi, très, très loin de Lorelia, des innocents tombaient par
centaines, dans un camp comme dans l’autre…
En voyant les premiers ennemis se hisser sur les créneaux,
Paulus songea qu’il aurait très bientôt l’occasion de payer
pour ses propres crimes. Cela ne l’empêcha pas d’encocher
une autre flèche. D’une main tremblante, cette fois.
+ + +
Je venais de libérer mes petits élèves, ce jour-là. Il n’avait pas dû
se passer deux décimes, entre leur départ pour le village tout proche,
et l’événement qui a suivi…
C’était vers la moitié du troisième décan, en fin de matinée. Léti
avait pareillement renvoyé nos deux palefreniers chez eux, et jusqu’au
lendemain, comme d’habitude. Je l’aidai à finir de fermer les
stalles, et nous nous dirigions tranquillement vers la maison, main
dans la main. En discutant des progrès de chacun de nos protégés,
14
Pierre Grimbert
poulains ou gamins à qui j’apprenais à lire et écrire ; et en réfléchissant
à la composition du repas que nous allions partager.
Nous nous sommes arrêtés presque en même temps, soudain
éblouis par une lumière dont nous ne comprenions pas l’origine. Un
instant, il me sembla être en face d’un véritable soleil, heureusement
sans brûlure comparable… Cette sphère avait surgi de nulle part,
juste devant nous, et elle grandissait à une telle vitesse que nous
n’eûmes pas même le temps de faire un pas en arrière !
Impuissant, je me sentis happé, puis retenu à l’intérieur de cette
lumière, comme si elle avait déployé un membre éthéré pour m’y
contraindre. Comprenant que nos efforts pour y échapper seraient
vains, je serrai la main de Léti autant que possible, angoissé à l’idée
que cette étrange magie puisse nous séparer… Cela dura le temps de
quelques battements de coeur, puis le soleil se retira progressivement,
nous laissant hébétés et aveugles.
Je compris rapidement que nous n’étions plus au même endroit.
Une fois au coeur de la sphère, nous avions connu une brève sensation
de flottement, et le sol sur lequel nos pieds étaient désormais
posés n’avait rien à voir avec le pavage et la terre damée de notre
haras. Ainsi en allait-il des odeurs, de la fraîcheur de l’air, des bruits
environnants, tous différents de notre réalité… Chacun de ces
détails portait en lui quelque chose d’étrangement grisant. Avant
même d’avoir complètement recouvré la vue, j’acceptai la seule
explication possible.
Cette lumière surnaturelle nous avait ramené au Jal’dara !
Bientôt, nos yeux finirent par récupérer un peu de leurs facultés,
nous permettant de confirmer notre pressentiment. J’échangeai
un regard d’incompréhension avec Léti ; mais nous n’avions pas
encore prononcé un mot que la sphère faisait une nouvelle et soudaine
apparition… Cette fois, nous eûmes le temps de prendre un
peu de distance avec le phénomène, foulant pour la deuxième fois de
notre vie l’herbe douce du berceau des dieux.
Cela fut bref, et d’une telle intensité que nous dûmes à nouveau
fermer les paupières… Quand nous pûmes les rouvrir, ce fut pour
découvrir Grigán et Corenn à la place de la boule de lumière !
Encore aveuglé, le guerrier n’en brandissait pas moins sa lame
courbe, mais je n’avais jusqu’alors remarqué aucun danger immédiat.
15
le Sang du Jal
Par quelques appels et paroles rassurantes, nous les informions de
notre présence et de la situation… Moins d’une décille s’écoula
avant que ce soleil magique ne revienne, déposant cette fois Reyan et
Lana dans les jardins de Dara.
Nous nous préoccupions surtout de nous signaler les uns aux
autres, mais mille questions plus graves bousculaient mes pensées.
À commencer par : que faisions-nous là ? Qui nous y avait ramenés
? Pourquoi ? Le devions-nous à la magie des portes ? À Nol
l’Étrange ? Un événement avait dû déclencher le phénomène, et il
me tardait de savoir lequel… Mais aurions-nous seulement cette
chance ?
La sphère fit bientôt une quatrième apparition, en élargissant
son diamètre de manière beaucoup plus conséquente, cette fois. Et,
alors que la lumière se dissipait à nouveau, nous découvrions pas
moins de sept personnes, en seuls vêtements de corps et trempées
comme au sortir du bain… Il me fallut quelques instants pour
reconnaître Ispen, la femme de Bowbaq, et toute leur glorieuse descendance,
dont deux garçonnets apeurés.
Deux nouvelles questions vinrent alors me torturer : tout
d’abord, pourquoi Bowbaq et sa petite-fille, Niss, n’étaient-ils pas
avec ce groupe ?
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Lessien
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MessageSujet: Re: Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal   Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal EmptyMer 29 Nov - 21:29

Enfin, pourquoi les autres héritiers, nos enfants, n’avaient-ils
pas été pareillement transportés ?
Aucune logique n’affirmait qu’il devait en être ainsi ; pourtant,
il me suffisait de consulter mes amis du regard pour m’assurer qu’ils
partageaient ces impressions. Quelle que soit cette magie, elle avait
commencé à rassembler nos familles au Jal. Cela ne pouvait s’arrêter
là, en laissant nos clans incomplets…
Et pourtant, les décilles passèrent sans que la sphère ne se matérialise
à nouveau. Progressivement, nous abandonnâmes l’idée
d’être rejoints par Amanón, Nolan, Eryne, ou… Cael.
En revanche, après avoir confronté nos récits, réconforté les plus
jeunes, et réparti le peu d’équipement en notre possession, nous
nous mîmes en quête de Nol l’Étrange, seul à pouvoir nous éclairer
sur ces mystères.
Sans surprise, nous le trouvâmes près de l’immense porte qui
dominait la vallée.
16
Pierre Grimbert
Son expression était plus grave encore que dans mes souvenirs.
Et le regard triste qu’il posa sur nous me glaça les sangs.
+ + +
Le bruit d’une pierre dégringolant la falaise fit dresser
l’oreille de la créature, un instant même avant qu’elle ne fut
tout à fait réveillée. Même après des siècles d’une existence
monotone, ses sens de félin étaient toujours aussi aiguisés.
Une courte inspiration lui suffit à ramener du sang frais dans
ses membres puissants, au pelage blanchi par le passage des
saisons… Et, après un bref étirement, elle se jeta au bas du
rocher sur lequel elle se chauffait depuis qu’elle était née des
hommes. Ce qui semblait faire une éternité.
Son regard d’émeraude balaya rapidement les parois de
l’immense cuvette rocheuse dont elle était prisonnière. Le
paysage était tellement ancré dans sa mémoire qu’elle localisa
sans peine l’endroit où s’était produit l’éboulement. Un bien
grand mot, pour désigner un banal morceau de paroi cédant
à la fatigue et à la gravité… Après une autre inspection, la
créature dressa ses moustaches vers le ciel du crépuscule, en
se concentrant sur les plus infimes odeurs qui pouvaient descendre
jusqu’à elle. Elle ne décela rien qui sortît de l’ordinaire.
Alors, elle s’abandonna à un long bâillement qui s’acheva sur
un claquement de mâchoires, puis entreprit de faire le tour de
son territoire, d’un pas leste et pourtant alourdi d’un profond
ennui.
Il y avait fort longtemps qu’elle n’avait pas vu, ou juste
flairé, une créature vivante. Même les bouquetins et autres
yaks sauvages s’étaient faits de plus en plus rares, ces derniers
siècles, pour finir par disparaître complètement des environs.
Le félin, qui dépassait en taille et en poids les plus massifs de
ces animaux, regrettait beaucoup l’époque où certaines bêtes
manquaient leur pas en haut des falaises, pour dégringoler
jusque dans la cuvette d’où elles ne devaient jamais remonter…
Ce n’était pas tellement la faim qui l’emplissait de nostalgie
; il avait appris à vivre avec, et sa nature immortelle le
17
le Sang du Jal
mettait à l’abri d’une réelle dépendance physique. En
revanche, tout ce qui pouvait lui apporter une distraction,
aussi fugace fut-elle, était le bienvenu. Comme chacun des
Éternels Gardiens, le félin connaissait un tel désoeuvrement
que rester plongé dans le sommeil devenait la plus intéressante
de ses activités…
Il s’arrêta en un point éloigné du centre, s’assit sur ses
pattes arrière, puis contempla l’arche granitique dont il était
censé défendre l’accès. Aucun humain n’était pourtant monté
jusqu’ici depuis plus de mille ans ! Et la porte ne s’était pas
davantage rouverte sur l’une ou l’autre des faces du Jal… Les
nouveaux dieux ne venaient plus prendre place dans le
monde en empruntant ce chemin. Parfois, la créature se
demandait s’il restait seulement des hommes pour nourrir les
éternels de leurs prières. Il y en avait eu beaucoup, autrefois,
et même dans ces montagnes escarpées qui entouraient sa prison…
Puis, de moins en moins. Et finalement plus du tout,
comme si les mortels avaient déserté cette région qu’ils appelaient
Jérusnie, à moins que leur race ne se soit éteinte pour de
bon.
Les capacités émotives du félin étaient heureusement limitées,
car tout être pensant prisonnier de cette situation aurait
sombré dans le plus profond des désespoirs. Le Gardien, lui,
devait bien se contenter de tenir le rôle qu’on lui avait attribué.
En conservant au ventre le désir de voir son quotidien
troublé par une visite, aussi insignifiante fut-elle…
Il retournait justement se coucher sur sa pierre favorite, la
patte lourde et l’échine basse, quand son souhait fut soudain
exaucé. Mais à peine prenait-il conscience d’une présence
inconnue, que les événements s’enchaînaient avec une rapidité
inattendue ! Une rapidité qui n’avait d’égale que l’extrême
violence de la scène…
Le félin eut à peine le temps de voir une ombre plonger
sur son dos, depuis une hauteur qu’il ne pouvait qu’imaginer.
L’instant suivant, il reconnaissait en cette ombre le dernier-né
de Karu, sous un avatar fait de griffes et de crocs… Et le
Gardien n’avait pas encore compris l’imminence de sa propre
18
Pierre Grimbert
mort, que Celui-qui-Vainc traçait déjà des sillons sanglants
dans sa chair dix fois millénaire, sans lui laisser la moindre
chance de riposter d’un coup de patte ou de gueule.
Le temps de quelques battements de coeur, et ce fut fini. Le
félin géant, Éternel Gardien de la porte perdue de Jérusnie,
s’écroula sur son flanc meurtri, laissant sa tête basculer sur la
roche qu’il avait tant arpentée. Il n’eut pas même l’occasion de
comprendre qu’il quittait, ainsi et enfin, sa prison… Et l’ultime
chose que son regard perçut fut le nuage de poussière
soulevé par son dernier souffle.
Son ouïe si fine n’aurait pas supporté le démoniaque cri
de victoire qui s’ensuivit, et qui résonna longtemps, dans ces
montagnes abandonnées par les hommes.
+ + +
Le Doyen éternel retint nos questions d’une seule main levée,
puis nous invita à nous asseoir à même le sol, au pied de cette arche
dont il était le Gardien. J’ignore pourquoi nous avons obéi sans discuter
; sans doute étions-nous encore sujets à l’étrange euphorie qui
emporte quiconque pose le pied dans les jardins, altérant le caractère…
À moins, tout simplement, que notre impatience à entendre
quelques explications ait surpassé notre révolte à être ainsi manipulés,
déplacés, puis abandonnés comme de vulgaires jouets de bois.
Toujours est-il que nous nous sommes pliés à sa demande, dans un
silence à la hauteur de la gravité de l’instant.
Nol sembla chercher ses mots, ce qui ne ressemblait guère à
Celui-qui-Enseigne… Il finit par avouer sa propre surprise. Il ne
s’attendait pas à notre arrivée ; du moins, il n’en avait été averti que
quelques décilles plus tôt. Il nous expliqua que la responsable de ces
événements, la déesse qui nous avait transportés jusqu’à Dara, se
nommait Aliandra du Soleil. Celle-qui-Songe. Et, alors qu’il prononçait
ce nom, l’éternel sembla s’étrangler sur un sanglot. Un sanglot
qui fit vibrer tout ce qu’il y avait en nous de plus sensible !
Le Doyen reprit rapidement contenance, néanmoins, retrouvant
l’expression patiente et impassible qui le caractérisait. Il nous révéla
bientôt qu’Aliandra était la seule, parmi les immortels, à pouvoir
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MessageSujet: Re: Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal   Les enfants de Ji T5 Le sang du Jal EmptyMer 29 Nov - 21:29

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le Sang du Jal
errer entre le Jal et le monde connu sans même utiliser les portes.
Car elle était la déesse de l’esprit et des rêves, celle qui faisait voyager
les âmes dans des contrées qu’elles n’imaginaient pas… Dara et
Karu étaient donc ses territoires de prédilection, et elle y menait,
puis protégeait les hommes endormis au gré de leurs désirs enfouis.
Du moins, c’était ce qu’elle faisait avant, nous précisa l’Étrange
avec gravité. Car Sombre venait de souffler son étincelle divine.
Quelques décilles seulement après notre arrivée au Jal.
L’annonce nous frappa avec une rare violence, bien entendu.
Cela était si lourd de conséquences que nous ne trouvions même pas
les mots pour exprimer nos angoisses réveillées. Ainsi, le démon
avait refait surface. Et il se montrait assez puissant et cruel pour
frapper dans les rangs mêmes des immortels… Quel rôle involontaire
avions-nous joué dans cette tragédie ? Et qu’en était-il du sort
de nos enfants ?
Nol s’efforça de répondre à nos questions, mais ce qu’il nous
apprit, bien que clarifiant la situation, ne gomma pas nos inquiétudes.
Ainsi, il nous raconta que Sombre s’était déclaré leur maître
à tous, une année plus tôt environ. La plupart des éternels ayant
choisi de l’ignorer, il était passé aux menaces… On l’avait alors pris
au sérieux : n’était-il pas Celui-qui-Vainc ? Deux camps s’étaient
peu à peu formés. L’un regroupant ceux qui avaient prêté allégeance
au démon, dont Zuïa, Soltan, le Yoss, K’lur, et autres enfants généralement
issus de Karu. L’autre, celui des indécis, trop effrayés pour
s’opposer directement à Sombre, mais incapables de se soumettre à
sa volonté, en raison de leur appartenance à Dara…
Le temps passa, sans que le monstre ne mette ses menaces à exécution.
En revanche, il se montrait fort actif auprès des mortels,
préparant avec quelques alliés humains des événements qui
devaient changer à jamais la face du monde. Nol lui-même,
Eurydis, et une poignée d’autres immortels dont Aliandra comprirent
que cela pourrait définitivement empêcher l’avènement de
l’Âge d’Ys… Cette ère promise qu’ils attendaient depuis toujours,
et que l’on appelait également l’Harmonie, le Nouvel Éon, ou l’Âge
de Raison. Cela les décida à entrer dans une lutte plus active ; pour
autant, leurs moyens étaient limités, et le danger réel. Ils résolurent
de concentrer leur attention sur les héritiers, et de leur apporter
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Pierre Grimbert
toute l’aide possible quand s’engagerait le combat entre le démon et
l’Adversaire. Ainsi commença l’attente…
Celle-ci venait de prendre fin. Sombre connaissait ses ennemis,
et il avait choisi de faire la preuve de sa puissance sur Aliandra : elle
était la seule à pouvoir mettre les héritiers à l’abri à Dara, et il le
savait parfaitement. La déesse n’avait même pas cherché à lutter
dans ce combat perdu d’avance ; et alors que le monstre déchirait son
enveloppe charnelle de toutes ses griffes, elle avait sacrifié ses dernières
forces pour nous transporter, mes amis et moi, dans le seul
endroit où le démon ne pouvait pas entrer…Ces jardins où nous
étions assis.
Mon admiration et ma gratitude pour la martyre étaient infinies,
mais à cet instant nous ne pensions qu’à nos enfants. Les hostilités
étant ouvertes, Sombre allait probablement déployer toute son
énergie pour les anéantir ! Nol nous rappela que Cael et les autres
portaient des gweloms, et qu’il était dès lors impossible de les retrouver…
que l’on soit dieu, ou démon. Ainsi, Aliandra elle-même
n’avait pu rassembler les clans comme ils le souhaitaient.
Nous n’eûmes pas besoin de nous concerter, pour ramasser des
pierres et exhorter l’Étrange à nous ouvrir un passage vers notre
monde, le plus proche possible de nos familles… Mais le Doyen s’y
refusa catégoriquement. Le danger était trop grand de perdre
l’Adversaire, prétendait-il. Le sacrifice d’Aliandra ne devait
pas être vain.
Nous eûmes beau tenter de le raisonner, de négocier le départ
d’au moins quelques-uns d’entre nous, d’expliquer tout l’intérêt de
mettre à l’abri chacun des héritiers en vie… Jamais il ne changea
d’avis. Ils trouveront le chemin de Dara, promettait-il. Ou ils
finiront par croiser le chemin d’Eurydis en personne, ou d’un
de ses alliés, et ils seront alors reconnus et guidés. Je ne demandais
qu’à le croire, mais tout cela me paraissait bien hasardeux !
Comment nos enfants pourraient-ils nous retrouver en ces lieux
étranges, alors qu’ils n’avaient aucune connaissance de notre
ancienne aventure ? Et comment ne pas trembler à l’idée qu’ils croisent
le chemin de Sombre avant celui d’Eurydis ?
Torturés par l’angoisse, désespérés par notre impuissance, certains
d’entre nous n’hésitèrent pas à menacer Nol, en des termes de
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le Sang du Jal
plus en plus durs, s’il persistait à maintenir la porte fermée. En
sachant pertinemment que l’éternel n’avait rien à craindre de nous…
Néanmoins, Grigán, Rey et ma Léti finirent par encercler l’Étrange
avec une animosité grandissante, au point que je finisse par me
demander lequel, le premier, allait oser porter la main sur le dieu !
Ils n’en eurent pas l’occasion. Pas plus que Corenn n’eut le
temps d’apaiser les esprits, ou Lana celui de finir la prière fervente
qu’elle adressait à Celle-qui-Guide…Tous, nous fûmes pris d’une
soudaine et puissante torpeur, faisant fléchir nos jambes et nous
écrouler comme des poupées de chiffons. L’instant suivant, nous
perdions conscience de ce qui nous entourait, plongeant dans ce
sommeil si profond typique des séjours au Jal.
À notre réveil, nous nous découvrions sur une corniche surplombant
les jardins, sans aucun moyen de nous en échapper. Les
décans, puis les jours passèrent, et nous dûmes nous rendre à l’évidence
: Nol avait décidé de nous garder prisonniers.
Nous n’eûmes l’occasion de lui reparler qu’à une seule reprise.
Ce fut après notre tentative de communiquer avec le monde réel.
Alors que le Doyen avait ouvert le passage sous l’arche, malheureusement
inaccessible, j’avais utilisé mes pouvoirs pour lancer un message
en direction de la Place des Repentis de Lorelia… Un message
que quelques esprits inconnus seulement allaient entendre, et qui
disait brièvement : « Cael, nous sommes vivants. »
Nol s’était ensuite présenté sur notre corniche, sans que nous
comprenions comment il s’y était pris. En quelques mots, il nous
avait expliqué que ce que nous venions de tenter avait pu mettre en
danger les enfants que nous voulions justement protéger. Puis il
avait disparu, et jamais plus il n’avait rouvert la porte pendant nos
périodes de veille.
Je savais pertinemment que mon message avait dû alerter
Sombre. Mais au regard de la situation, ça ne me semblait qu’un
moindre mal. Bowbaq, Niss, Eryne, Nolan, Amanón et Cael, s’ils
étaient vivants, s’ils avaient pu se rassembler, devaient savoir que
nous allions bien. Ils devaient garder l’espoir, comme nous-mêmes
nous y étions attachés, une vingtaine d’années plus tôt. Et comme
nous nous y sommes accrochés, sur cette corniche entre ciel et terre,
dans un endroit qui n’existe pas vraiment…
22
Pierre Grimbert
Les jours ont continué à passer, d’autant plus cruellement que
nous connaissions la faculté du Jal à faire fuir le temps plus vite.
Depuis combien de décades nos enfants étaient-ils poursuivis par le
démon ? Étaient-ils toujours en vie ? Sombre n’avait pas proclamé
sa victoire ; du moins, Nol ne nous en avait pas fait part… Et nous
continuions à nous angoisser, rongés par notre impuissance, torturés
par les pensées les plus tristes qui venaient inévitablement hanter
nos esprits.
Jusqu’à cette dernière aube, où nous avons découvert un escalier
taillé à même la falaise. Ou plutôt, mystérieusement surgi de la
roche, en une seule nuit. Nous avons enfin quitté notre corniche,
pour rencontrer Nol à l’ombre d’un cerisier… « Ils arrivent », avaitil
simplement dit.
Et nous nous sommes mis à courir en direction des voix familières,
depuis trop longtemps espérées, avant de tomber dans les bras
de personnes que nous n’étions pas certains de revoir un jour.
L’émotion que nous ressentions tous, décuplée par les pouvoirs de
Jal, me plongea dans un vertige de plus en plus profond… J’eus le
temps de serrer mon fils contre ma poitrine, de prendre son visage
d’adolescent dans mes mains, avant de succomber à l’euphorie
étourdissante de Dara.
Je m’endormis en songeant qu’il avait grandi, qu’il s’était
endurci, en largeur d’épaules comme en esprit. Et aussi que, loin
derrière la joie de nos retrouvailles, il gardait dans le regard un
étrange mélange de tristesse et de colère…
De cette colère qui peut souffler les vies éternelles.
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