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 Raymond E. Feist

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Lessien
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Lessien


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Raymond E. Feist Empty
MessageSujet: Raymond E. Feist   Raymond E. Feist EmptyLun 5 Fév - 23:21

Raymond E. Feist



LF: Dans la Guerre de la Faille toujours, différents personnages-héros sont mis en lumière alternativement. D'autres prennent de plus en plus d'importance, au fil des romans. Est-ce l'écriture qui a motivé ce choix ou ces personnages (Jimmy les Mains Vives par exemple) se sont-ils imposés d'eux-mêmes ?
R. E. F. Oh, Jimmy s’est vraiment imposé de lui-même. Il fait partie des quelques personnages qui m’ont vraiment surpris. Il n’avait droit qu’à une seule scène dans Magicien, et puis mon éditeur m’a demandé de réécrire quelques passages. Il voulait savoir ce qui se passait sur Midkemia pendant que Pug était dans les marais de Kelewan. J’ai donc écrit des scènes qui ne figuraient pas dans le livre au départ, comme le siège de Crydee, à la fin de Pug l’Apprenti, et le voyage d’Arutha à Krondor. C’est comme ça qu’Arutha est devenu un des personnages principaux. Avant ça, il ne jouait qu’un rôle secondaire. Quant à Jimmy, il n’apparaissait, dans la première version du livre, que dans la scène où il aide Laurie et Kasumi à sortir de Krondor. Grâce à la réécriture, il a eu droit à d’autres scènes. Puis j’ai écrit Silverthorn. À l’origine, Jimmy devait simplement sauver Arutha avant de disparaître à nouveau. Mais il n’a pas voulu disparaître.

LF: Comment s'est passée la collaboration avec Janny Wurts pour la Trilogie de l'Empire ? Est-ce que vous envisagez de réitérer l'expérience de l'écriture à quatre mains ?
R. E. F. J’ai rencontré Janny à une convention, il y a des années. Un jour où je lui rendais visite, elle m’a dit qu’elle aimerait en savoir plus sur le monde des Tsurani. Et je lui ai répondu qu’à mes yeux, Kelewan ressemblait à un décor de western, qu’il suffisait d’ouvrir une porte pour se rendre compte que tout ça, ce n’était que de la toile peinte. Je lui ai expliqué comment mes amis et moi nous avions créé Midkemia à la fac, je lui ai dit que j’avais des ressources et des cartes concernant Midkemia que je n’avais pas pour Kelewan. Elle a commencé à dire: "Mais tu sais, tu pourrais faire ci, et ci, et ça…" Et je lui ai répondu que c’étaient toutes de bonnes idées. Puis, au cours d’une autre conversation, elle m’a parlé de la difficulté d’écrire des personnages féminins convaincants. À l’époque, elle avait du mal à écrire un livre mettant en scène sa première héroïne. Je lui ai simplement répondu que, pour ma part, je n’avais jamais été une jeune fille de dix-neuf ans et que, de ce fait, je ne savais pas comment décrire un personnage comme celui-là. Et, à un moment donné, on a repris ses idées et je lui ai dit qu’il fallait qu’elle écrive ce livre avec moi. Mais il m’a fallu près d’un an pour la convaincre, parce qu’elle était très occupée. À l’origine, il ne devait y avoir qu’un seul volume, mais comme toujours, le projet a évolué, et il y en a eu trois au bout du compte. C’est vraiment une belle expérience. Bien sûr, on a eu des disputes, mais j’ai beaucoup appris sur l’écriture des personnages, surtout féminins, et la construction d’une histoire. Je pense que ce sont vraiment de bons livres. Mais je ne m’attendais pas du tout à ce que le style paraisse si différent, même si les gens ont tendance à dire que ça ressemble plus à mon propre style qu’à celui de Janny quand elle écrit en solo. Ce qui est génial, c’est que quand on lit ces livres, on a vraiment l’impression de voir l’envers du décor, de rentrer dans la tête des autres protagonistes de la guerre de la Faille. Mais je tiens à préciser que le happy-end n’est pas de mon fait, Janny et l’éditeur me l’ont imposé (rires).
J’ai également collaboré avec trois autres auteurs, William Forstchen (Honored Enemy), Steve Stirling (Jimmy the Hand) et Joel Rosenburg (Murder in LaMut). J’éprouve vraiment des sentiments très divers vis-à-vis de chacun de ces livres, sur ce qui fonctionne ou pas dans ces histoires. J’ai aussi écrit une nouvelle, l’année dernière, avec Janny. Mais je ne suis pas vraiment impatient de recommencer à écrire avec quelqu’un. Il est vrai que j’ai un projet de livre de science-fiction et que, d’ici quelques années, j’aimerais convaincre Forstchen de l’écrire avec moi, nous avons déjà abordé le sujet ensemble. Mais je pense qu’il n’y aura plus de collaborations concernant le monde de Midkemia.

LF: Ce qui est extraordinaire, dans la Trilogie de l'Empire, c'est la façon dont l'héroïne parviendra à ses fins, tout en gardant son honneur et en détournant de nombreux interdits. La Trilogie de l'Empire est-il avant tout un ouvrage de science-politique sous couvert de ce "Jeu du Conseil" ?
R. E. F. Non, pas vraiment. Il s’agit plutôt d’un thriller politique avec beaucoup de sang versé. L’une des scènes que j’ai pris le plus de plaisir à écrire n’est autre que la Nuit des Épées sanglantes. Il est donc bien question, dans cette trilogie, de meurtres et de politique, mais c’était également amusant pour moi de traiter d’une société aussi ritualiste et traditionnelle, où il faut absolument obéir aux règles établies. La France, par exemple, avec son passé catholique, possède une culture de la culpabilité. Au Japon, il s’agit plutôt d’une culture de la honte. Peu importe ce qu’il se passe tant qu’on ne se fait pas prendre. Car si on se fait prendre, on se retrouve en proie à une profonde humiliation. Alors que dans la culture de la culpabilité, surtout pour les Catholiques, il existe un chemin vers la rédemption. On confesse ses pêchés, on s’en repent et Dieu nous pardonne. J’ai vraiment bâti la société des Tsuranis sur une culture de la honte, où les personnages peuvent tuer tous leurs ennemis, au mépris de tous les traités de paix, tant qu’ils ne se font pas prendre la main dans le sac. Tout le monde sait qui sont les responsables, mais si ces derniers réussissent à s’en tirer, on trouve ça "cool".

LF: Le monde de Kelewan est calqué sur l'Asie féodale. Mais pourquoi y avoir ajouté un peuple de fourmis (les Cho-ja). Y a-t-il des similitudes d'organisation, de "culture sociale" entre ces deux peuples ?
R. E. F. Pour être franc, j’avais besoin d’introduire une race de créatures intelligentes mais non-humaines sur Kelewan, pour faire écho aux races non-humaines présentes sur Midkemia, c’est pourquoi j’ai créé les Thûns et les Cho-ja. La seule différence, c’est que les créatures de Midkemia, les nains, les elfes et les Moredhels, marchent sur deux jambes, alors que celles de Kelewan ont plusieurs pattes. Je trouvais les fourmis plutôt cool, et puis, j’aime bien l’idée de gros insectes qui parlent. En ce qui concerne les Cho-Ja, j’ai failli en faire de gros reptiles qui parlent, mais j’ai gardé cette idée pour plus tard, ce qui m’a amené à créer les Pathatians dans La guerre des Serpents.

LF: Pensez-vous qu'un homme aurait pu avoir la destinée de Mara des Acoma ?
R. E. F. Non. L’avantage de Mara, c’est qu’en tant que femme, on la sous-estime, du moins au début de sa carrière, et que sa faiblesse devient donc un atout. Un jeune homme du même âge, dans la même situation, se serait fait broyer par le Jeu du Conseil. C’est par la ruse que Mara réussit à s’en sortir et à s’élever au sein de la société ; si elle avait dû user de la force, elle aurait tout perdu. Je suis vraiment très content de la façon dont cette série a été écrite, j’ai beaucoup appris de ma collaboration avec Janny. Ce qui rend la Trilogie de l’Empire si fascinante, c’est qu’il s’agit d’un drame politique. Dans toute mon œuvre, c’est probablement la série la plus politisée.

LF: Pour nos lecteurs assidus, pouvez-vous révéler quels seront les prochains titres disponibles en français ?
R. E. F. D’abord, il y aura Krondor: Les assassins en septembre, puis le dernier volet de cette trilogie, Krondor: La Larme des Dieux, en mai 2007. Ensuite, le public français démarrera une nouvelle série, Le Conclave des Ombres, dont le premier volet, Talon of the Silver Hawk, sortira en janvier 2008. De mon côté, je viens d’entamer encore une autre série, The Darkwar Saga, dont le premier volet, Flight of the Nighthawks, vient de sortir aux Etats-Unis. Au moment où je vous parle, je suis en train d’achever la rédaction du deuxième tome, ici-même, à Epinal, dans ma chambre d’hôtel.

LF: Beaucoup de nos lecteurs pratiquent le jeu de rôle. Le jeu basé sur le monde de Midkemia n’existe qu’en anglais. Y a-t-il une traduction de prévue ?
R. E. F. C’est compliqué. Il existe un certain nombre de raisons pour lesquelles je ne peux pas vous répondre maintenant. Disons que c’est possible. Nous avons l’intention de commercialiser d’autres produits, et si ça marche, nous relancerons peut-être tout ce qui est jeu de rôle, auquel cas, nous nous adresserons à des éditeurs étrangers. Mais c’est un marché qui reste encore très fermé. Ce n’est peut-être pas viable, d’un point de vue économique, de se tourner vers des éditeurs traditionnels. Peut-être que ça ne sortira pas du tout, ou que nous mettrons les jeux de rôle en ligne, afin qu’on puisse les télécharger au format .pdf. À ce moment-là, peut-être qu’on pourrait les rendre disponibles en français ou dans une autre langue. Mais avant tout, il faut faire une étude du marché. C’est vrai qu’en ce moment, mes livres sont en pleine expansion en France. On verra.
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